Estivales 2003 > Comptes-rendus

Le premier jour, samedi 2 août a été réservé à la présentation des estivales, aux derniers arrangements du planning du programme, au fonctionnement et règles de vie, à une présentation du cadre de vie et à un tour de table.

Les participants ont été hébergés principalement au camping et au gîte du Domaine "Le Pradeau".

Les débats ont eu lieu à la salle des "Mille clubs"

Samedi 2

Après-midi : Programme

Dimanche 3

Matin : La comparaison abattoirs / Auschwitz : est-elle juste, est-elle opportune ? (David Olivier)

Depuis quelques temps, la comparaison entre le traitement infligé aux animaux élevés et mangés, et celui que subirent les juifs au cours de la Shoah, a été « osée » publiquement aux États-Unis, à travers en particulier :

En réalité, cette comparaison est depuis longtemps présente à l'exprit de nombreux militant-e-s pour les animaux, à qui elle semble évidente, mais difficile à mettre en avant en raison de la violence des réactions qu'elle suscite. À l'inverse, elle est souvent brandie comme un reproche par le camp d'en face, comme une conséquence - absurde et scandaleuse à leurs yeux - des thèses végétariennes et antispécistes.
Elle est aussi, depuis l'Holocauste lui-même, faite constamment en sens inverse: les juifs furent traités «comme des animaux», transportés en wagons à bestiaux, etc. Banale dans un sens, scandaleuse dans l'autre.
La campagne de PETA a suscité aux États-Unis un torrent de protestations indignées. Il y a eu aussi des réactions de soutien, mais qui sont restées nettement minoritaires, à en juger par ce que l'on trouve sur le Web. J'ai néanmoins l'impression que quelque part un tabou est brisé, et que c'est une bonne chose.

Dans l'appréciation à porter sur cette comparaison, je tiens à distinguer deux niveaux : est-elle juste ? et, si elle est juste, est-elle opportune ?

J'ai le sentiment que souvent, les militants pro-animaux, effrayés par les réactions négatives à l'encontre de cette comparaison, la rejettent comme inopportune, et ne savent plus eux-mêmes s'ils la trouvent juste ou non. Mon avis personnel est que nous devons d'abord nous rendre compte du fait qu'elle est juste ; et que dès lors, il devient difficilement défendable de la rejeter comme inopportune.
Je voudrais présenter rapidement mon point de vue sur le sujet, et quelques documents (clip de PETA, traduction de son argumentaire en http://www.masskilling.com/analogy.html...). Je pense que la question est complexe. La comparaison ne peut-elle pas réellement être, pour certaines personnes, l'occasion d'exprimer un antisémitisme plus ou moins conscient ? Se pose aussi la question du pourquoi de n'importe quelle comparaison - un des reproches faits à la campagne de PETA par des personnes pro-animaux est que la condamnation du traitement des animaux n'a pas besoin de comparaisons pour être fondée.

Je voudrais que l'on puisse débattre sereinement de cette question, sans consensus obligé, ni mépris pour les positions différentes.

Après-midi : L'Anti-naturalisme (Yves Bonnardel)

Le naturalisme, la croyance que le monde est une Nature ordonnée ou équilibrée, où les choses ont une nature propre qu'il ne faut pas "altérer" sous peine de dégénérescence, est une idéologie clé du spécisme. C'est aussi une mystique conservatrice, voire réactionnaire. Pourquoi, comment lutter contre ?

Lundi 4

Matin : Les poissons premières victimes du spécisme (Yves Bonnardel

Tout d'abord, parce qu'en nombre de victimes, ce sont eux qui payent de loin le plus lourd tribut à la consommation de chair d'animaux. Mais aussi parce que ce sont eux auxquels on pense le moins, ce sont les plus invisibilisés de tous les vertébrés que nous faisons souffrir et mourir.

Après-midi : Sur l'élargissement de la question animale à d'autres causes écologiques (voitures, publicité, emballages, etc...) (Elie)

En tant que végétarien, notre responsabilité est de ne pas ignorer les autres problèmes... C'est l'excitation des pulsions (par la publicité) qui a créé l'homme incapable de penser autrement que par son tube digestif. On roule en voiture pour les mêmes raisons qu'on mange de la viande : l'égoïsme... Etc... Réflexion sur l'au-delà du végétarisme
(Environ 2h + questions/réponses)

Après-midi (fin) : La Veggie Pride : retour sur la dernière édition et la suite... (présence d'organisateur-trice-s de la Veggie Pride) et retour sur d'autres actions

Mardi 5

Matin : Dénoncer le spécisme : une stratégie efficace ou un bon moyen de ne plus être écouté ? (Transcription de la présentation sur un autre site, sans les débats) (Antoine Comiti)

Ce débat sera précédé d'une présentation en 2 parties :
- la 1ere partie présentera les écueils qui, selon l'animateur, peut amener le discours dénonçant le spécisme a être inaudible. Une attention particulière sera portée à la résistance qu'offre le renforcement mutuel entre idéologie spéciste et pratiques spécistes : l'idéologie spéciste légitime des pratiques qui elles-mêmes renforcent l'idéologie. Il sera discuté des moyens de transformer ce cercle vicieux en cercle vertueux, utilisant ainsi les forces du mouvement de défense animale, sans la faiblesse de son spécisme.

- la 2nde partie illustrera concrètement cette réflexion par une présentation du spécisme (idéologie et pratiques) à l'intention d'un public non-militant, en toute probabilité spéciste lui-même sans le savoir. Cette présentation sera enrichie de documents (textes, images et vidéos), pour la plupart originaux, issus des milieux de l'exploitation animale elle-même

Après-midi : Les animaux et le Droit (Nadiège Péquignot)

Mercredi 6

Matin : Atelier pour s'entraîner à répondre aux medias (Antoine Comiti)

Après-midi : Présentation de la fondation Gabrièle pour les animaux (André)

Présentation de quelques réalisations pour les animaux :

Après-midi (fin) : Internet, un outil au service des militants de la cause animale (David Myriam et Sébastien Arsac, Animauzine)

Avec une présentation du site Animauzine. Présentation d'un projet de portail Web : « Vegepourtous » (par Elie)

Jeudi 7

Matin : Végétarien en privé, végétarien en public (Dominic)

Quel témoignage apporter par sa présence en société, quel équilibre trouver entre : la rigueur d'un comportement personnel, et l'efficacité d'un témoignage. Faut-il participer à des moments de convivialité que payent d'autres animaux de leur vie ? Si oui, comment s'y positionner ? Est-ce vivable et viable ?

Après-midi : Quels territoires et quels aménagements de vie pour les animaux et les humains ? (David Myriam)

Quel partage des territoires ? Vies séparées (animaux sauvages d'un côté, humains + animaux proches de l'autre ?) ou intégration possible ? « Retour » à la nature, « artificialisation », autre voie ?
Les humains et les animaux devraient ensemble constituer une sorte de « jardin », de lieu de vie libre et harmonieux aux antipodes des exploitations agricoles extensives, des mégalopoles inhospitalières, des sites industriels pollués et moches, des lotissements d"habitations humaines formatées, des zones commerciales hideuses, des zoos, des élevages concentrationnaires, des parcs ultra-réglementés et des forêts vierges peuplées de prédateurs qui vous guettent au coin du bois. Quelles structures pour quelle vie ensemble ?
Le problème des liens humains/animaux avec les territoires qu'ils habitent, les écosystèmes...

Après-midi (fin) : Loën et autres actions

Nous reviendrons sur différentes intiatives de l'année: "Loën", "le sang des bêtes", "La marche nue Végétarienne", la protestation contre KFC organisée par PETA, les manifestations anticorrida, les manifestations contre l'expérimentation animale, et bien d'autres encore..." (en présence de participant-e-s a ces événements)

Vendredi 8

Matin : Les estivales de la question animale, quelle organisation, perspectives...

Réflexions sur la création d'une association, nom de domaine pour le site... etc.

Après-midi : La PMAF (Ghislain Zuccolo)

Le travail concret de la PMAF et les conditions de transport des animaux ; l'approche stratégique de la PMAF.